La référence en matière de haute fidélité à Québec  

Qu’ont en commun Michael Martel et Martin Roy? Ils sont tous deux passionnés de son et d’image. Pas étonnant, donc, de les retrouver aux commandes du commerce Audiolight, le rendez-vous des amateurs de haute fidélité depuis quatre décennies.

C’est en 1965 que Jean-Claude Picard fonde sa boutique spécialisée, coin Aqueduc et St-Ignace, dans le quartier Saint-Malo. Succès instantané. L’affluence est continuelle dans cet établissement, le premier du genre à Québec. Son créneau : le haut de gamme. Outre la fabrication sur mesure de meubles stéréo et l’assemblage de kits d’amplificateurs, Audiolight a longtemps vendu en exclusivité des produits tels Pionneer, Kenwood, McIntosh, Marantz, Sae et Mark Levinson.

Sa popularité est telle qu’à la fin des années 70, son chiffre d’affaires dépasse le million de dollars et ce, avec seulement deux employés. On se bousculait littéralement dans le petit local de 2000 pieds carrés, qui abritait également un atelier de service.

Le rêve commence à germer

« Audiolight a toujours été synonyme de qualité. J’étais un client assidu. J’aimais ça me promener et me laisser transporter dans cet univers du son. À 14 ans, j’y acheté mon premier système de son en me promettant bien de posséder un jour mon propre commerce d’électronique spécialisé », évoque Martin Roy, qui allait éventuellement concrétiser son rêve. Même engouement pour Michael Martel, qui, à 16 ans, en ressortait avec sa première chaîne stéréo sous le bras. « La réputation du magasin était faite, c’était la place à Québec pour se procurer des équipements de haute fidélité. »

M. Martel a tellement aimé le produit… qu’il s’est joint à l’entreprise à titre de vendeur au début des années 80. Peu à peu, les affaires ont commencé à pérécliter. « La compétition se faisait de plus en plus forte avec l’arrivée de grandes surfaces comme J.M. Saucier, Atlantique, le Roi de la radio et Sainte-Foy Électronique, qui misaient sur le volume. Ils nous causaient beaucoup de tort, les consommateurs préférant se tourner vers les produits moyen et bas de gamme », rappelle ce spécialiste en son et image.

Les lignes de produits, jadis distribuées chez Audiolight, se retrouvaient maintenant chez les compétiteurs. « Dans ces années-là, il y avait aussi le désintéressement du propriétaire, qui avait confié la gestion du magasin à son neveu, lequel n’avait manifestement pas la bosse des affaires. L’inventaire était presque inexistant… il n’y avait plus rien à montrer sur le plancher. Bref, le commerce avait perdu beaucoup de son lustre », relate Michael Martel, qui a finalement quitté le navire en 1988 pour aller travailler à la Clef de Sol.

Nouveau départ

À l’époque, Martin Roy surveillait la situation d’un œil attentif depuis son centre de service Audiotech, déménagé dans la côte Franklin en 1982. « Je faisais la réparation d’appareils audio-vidéo pour des particuliers, mais aussi pour plusieurs magasins, dont Audiolight. Des clients qui avait acheté leurs équipements à cet endroit, il y a dix ou quinze ans, me racontaient à quel point ils ne reconnaissaient plus Audiolight, longtemps une institution dans la Vieille Capitale. »

M. Roy avait la conviction que le nom était peut-être oublié, mais pas « brûlé ». Il est allé voir Jean-Claude Picard pour sonder son intérêt à vendre. La réponse fut positive. « Malgré les difficultés des années passées, je croyais encore au potentiel de ce commerce-là. Je prenais un gros risque, mais en même temps, j’étais prêt à faire beaucoup de sacrifices. Avec mon frère Jean, nous avons fait l’acquisition d’Audiolight en 1991, avec la ferme volonté de redorer son blason », explique le président, qui pouvait enfin toucher à son rêve.

Plus d’espace

La première décision qu’il a prise a été de déménager la boutique d’audio-vidéo spécialisée à l’emplacement actuel du 355 de la rue Marie-de-L’Incarnation, toujours dans le quartier Saint-Malo. Il a fait de même avec Audiotech. Depuis ce temps, Audiolight (rez-de-chaussée) et Audiotech (premier étage), qui sont complémentaires, cohabitent harmonieusement dans l’immeuble de 12 000 pieds carrés.

« Les années 1991 à 1993 ont été particulièrement difficiles, avoue Martin Roy. À cause des énormes investissements consentis, la rentabilité était nulle. On était aussi en récession. Malgré cela, on gardait le moral en se disant que la tempête allait bientôt se calmer. La majorité des fournisseurs, qui avaient déserté, avaient décidé de revenir chez nous. On était, donc, en bonne position pour une reprise.... À partir de 1993, nous avons connu une progression constante. »

Progression constante

De 1993 à 2000, tous les profits ont été réinvestis dans l’achat d’inventaires, qui sont passés de 140 000 $ à 650 000 $ durant cette période. Un des grands responsables est sans contredit Michael Martel, rentré au bercail en 1993 après une éclipse de quelques années. « Martin est venu me chercher en me laissant carte blanche pour redresser l’entreprise. La vente, c’est vraiment ma force. Je suis un vendeur-né. Comme je connais toutes les caractéristiques des produits qu’on garde, je suis en mesure de conseiller adéquatement les clients dans leurs achats », souligne cet audiophile averti, qui dit travailler encore 60 heures par semaine.

Chose certaine, ses efforts ont porté fruits puisque Audiolight a connu une progression annuelle de ses ventes de 20 % depuis six ans, pour atteindre 3,5 millions $. Ce qui permet aux dirigeants d’envisager un chiffre d’affaires de 5 millions $ à moyen terme.

En 1999, un terrible drame secoue la petite entreprise, alors que le frère et associé de Martin, Jean Roy, décède. « Sa disparition prématurée a été un dur coup pour la famille et pour toute l’équipe ici. Jean était médecin spécialiste en oncologie à l’Hôtel-Dieu de Québec, et s’occupait de l’administration du commerce qu’on avait acheté ensemble en 1991. Pour se changer les idées, il venait faire son tour régulièrement, tantôt bavardant avec un employé, tantôt avec un client. C’était aussi un maniaque d’audio-vidéo, qui ne se faisait par prier pour tester les nouveautés », se remémore Martin Roy.

Quelques mois plus tard, Michael Martel devenait actionnaire de la boutique Audiolight, qui offre un éventail de marques spécialisées, allant du simple lecteur CD à 250 $ jusqu’au chaînes stéréophoniques et cinémas maison de plus de 100 000 $. « Nous sommes un fier revendeur de produits québécois (Moon, Totem, Anthem, Oracle) et canadiens (Bryston, Mirage, etc.). Ces fabricants d’équipements audio sont reconnus à travers le monde », note M. Martel.

La clientèle de connaisseurs peut également trouver sur place plusieurs autres produits moyen et haut de gamme, dont les célèbres enceintes acoustiques les Grande Utopia Be de la compagnie française Jmlab, sans oublier des marques populaires telles que Denon, Sony et Toshiba. « Nos clients attachent beaucoup d’importance à la reproduction fidèle du son et à la qualité de l’image. Ils n’acceptent aucun compromis. Ils font souvent un détour pour venir nous voir. Nous mettons à leur disposition quatre salles d’écoute reproduisant l’ambiance réelle d’un salon (une paire de haut-parleurs à la fois) », explique Michael Martel, qui supervise une équipe de cinq personnes.

Une synergie

Pour les clients d’Audiolight, il est plutôt rassurant de savoir qu’à l’étage, il y a un centre de service qui fait la réparation et l’entretien d’appareils audio-vidéo. Audiotech, qui a été fondé en 1974 par Martin Roy dans le sous-sol de la résidence familiale, se spécialise également dans la vente, le service et l’installation de systèmes de son dans les résidences ainsi que dans les commerces, bars et discothèques. De plus, le commerce a développé une expertise dans la réparation de haut-parleurs et d’enceintes acoustiques.

« Nous sommes les seuls au Québec à offrir un service aussi complet. D’ailleurs, la plupart des magasins d’électronique de Québec font affaire avec nous, car la réparation de haut-parleurs a toujours été un gros problème pour les revendeurs d’équipements électroniques. Notre garantie couvre plus de 80 marques », insiste le grand patron.